L'île de
Cavallu amnistiée
Ajaccio
le 10 février 2002
L’île
des milliardaires " amnistiée " ?
Durant
plusieurs jours, le Préfet de Corse et les responsables de
l’administration fiscale dans l’île se sont félicités à grands
renforts de publicité que la Corse était revenue dans la " normale "
quant au règlement des impôts, et cela grâce notamment à la célérité
des services fiscaux qui ont accompli un énorme travail dans le cadre
de recouvrement de l'impôt. Soit. Les partisans de l’État de droit
unificateur et de l’unicité républicaine y trouveront leur compte et
s’en féliciteront.
Mais
peut-être devons-nous apporter un bémol à ces louanges, car il y a
peut-être au moins un hiatus.
L’ANC
interpelle publiquement la préfecture et les responsables de
l’administration fiscale en Corse. Est-il vrai que la CODIL, célèbre
société " au-dessus des lois ", dont on vient
de parler il y a quelques jours à propos de la vente de seize parcelles
de l’île de Cavallu, a bénéficié il y a peu " d’un
effacement " de ses dettes fiscales ( impôts sur les sociétés
et divers ) d’un montant de 35 milliards de centimes, le ministère
des finances renonçant aux poursuites contre cette société et ses
responsables ?
Si
cela est exact, et nous laissons alors l’opinion tirer ses
conclusions, pourquoi l’administration fiscale n’a-t-elle pas, en récupération
de ces dettes fiscales, fait jouer un droit de préemption afin
d’aider la Collectivité de Corse à acquérir ces parcelles mises en
vente aux enchères. Cela aurait permis ainsi à une partie de l’île
de Cavallu de revenir dans le domaine public ?
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