Soutien aux salariés de Conforama
L'ANC apporte son soutien aux
salariés de Conforama à Furiani. L'ANC demande aux pouvoirs publics et surtout
à l'Inspection du Travail d'intervenir pour que la Direction du magasin prenne
en compte les revendications exprimées durant ce long conflit par le personnel.
Ajaccio le 3 janvier 2003
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Le voyage à Bruxelles : Analyse de l’ANC
Nicolas Sarkozy peut être satisfait de son voyage très
médiatisé à Bruxelles, mais le mouvement national qui par ses trente années
de lutte a rendu cet évênement possible aujourd'hui peut-il pour autant
pavoiser ?
D'abord globalement le bilan, uniquement économique,
-puisque cette rencontre devait traiter de développement économique par le
biais de dérogations fiscales-, est loin d'être satisfaisant, même si l'on
prend la précaution oratoire de préciser que ce n'est que le début des
discussions. Tant mieux pour les catégories sociales qui ont bénéficié de
quelques aménagements fiscaux, mais l'ensemble du peuple corse, dans toutes ses
composantes sociales ne pourra pas s'empêcher de penser qu'elles ont été
oubliée, et qu'on donne toujours aux mêmes. Lorsque l'on sait par exemple que
la Sardaigne peut pour ses PME obtenir jusqu'à 50% d'aides, et que l'île au
cours de cette rencontre, n'a obtenu que 10% de plus, soit un peu plus de 30%
globalement, on ne peut qu'être réservé y compris sur ce plan économique.
Car il ne faut pas oublier que la Commission européenne toute puissante
est surtout tributaire d'axes de développement imposés par le libéralisme
niveleur et destructeur des spécificités et que la mondialisation si décriée
ne trouve pas dans l'Europe actuelle une opposition farouche, loin de là.
La situation de dialogue dont tout le monde se prévaut,
semble au fil des mois être malheureusement de plus en plus cantonnée dans des
limites au-delà desquelles la revendication corse ne peut s'aventurer, faisant
l'impasse sur les revendications de base que les nationalistes portent depuis
trente ans, à savoir langue, culture, identité, .. D'autant que l'on ne peut
qu'être inquiet après les propos
de Nicolas Sarkozy sur LCI, le soir de la rencontre de Bruxelles : A une
question critique du journaliste sur les retombées économiques obtenues pour
"l'ensemble du Peuple corse", le ministre en prélude à sa réponse
prenait soin de préciser : "C'est vous qui employez ce vocable...".
Ajaccio
le 8 janvier 2003
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L'ANC
et la 4ème visite de Nicolas Sarkozy
Alors que le ministre de l'Intérieur entame sa 4 ème
visite dans l'île à Ajaccio en quelques semaines, on ne peut qu'être de plus
en plus dubitatif quant aux réelles volontés des uns et des autres de
poursuivre le dialogue dans la continuité des avancées du Processus de
Matignon, pourtant elles aussi déjà bien limitées.
Nous
avions mis en garde contre le dévoiement possible d'un véritable dialogue en
une "dialoguite aigüe", source d'impasse. Nous sommes aujourd'hui
inquiets des dernières évolutions d'un soi-disant débat sur les futures évolutions
institutionnelles qui de fait remet
en question les faibles avancées obtenues avec la démarche de Matignon. Les décisions
votées alors par une majorité d'élus corses se trouvent aujourd'hui remises
en cause par l'offensive du système claniste qui ne peut accepter sans réagir
de se saborder.
Les récentes prises de position des maires et des
conseillers généraux sont, somme toute, logiques,
car si les maires aspirent un jour à être les conseillers généraux de
leur canton, ce qui leur donnerait un peu plus de poids sur l'échiquier clientéliste,
les conseillers généraux, on le comprend aisémment, pour leur part ne
veulent pas abandonner leur pouvoir claniste sans réagir.
Mais ce qui est innacceptable, ç'est cette volonté
de retour en arrière et là, la responsabilité du pouvoir de droite est évidente.
Sous prétexte de "consultation démocratique", il s'en remet aux élus
corses en spéculant sur leurs divisions pour ne pas remettre en question
l'architecture administrative et institutionnelle de la Corse, alors que
celle-ci est source de blocages et d'impasses depuis des décennies.
Cette politique est irresponsable et ne saurait être
avalisée par le mouvement national, d'autant que par ailleurs sur d'autres
problêmes essentiels, sur lesquels on évite de positionner les débats en
cours, à savoir la langue, la culture, le peuple, la corsisation des emplois,
les détenus corses, les promesses ne peuvent durer eternellement et que l'heure
de vérité s'impose de plus en plus à tous en ramenant certaines prises de
position du gouvernement à de simples effets d'annonce sans lendemains.
18
janvier 2003
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Non, à la répression |
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Images FR3 |
L'ANC apporte son soutien à Félix
Marcellesi, Sébastien Mercier et Véronique Orsini
et demande leur libération. La répression n'est pas une solution acceptable
si l'on veut espérer un véritable dialogue et une amorce de solution
politique pour rêgler le problême corse.
26 janvier 2003
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Non à l’incinérateur 
A l'heure où l'on semble s'acheminer vers l'installation
d'un incinérateur dans l'île, l'ANC rappelle son opposition à une telle
solution en matière de traitement des déchets ménagers. L'incinération des déchets
les transforme mais ne les élimine pas, ce qui n'élimine pas pour autant le
problème des décharges (appelées centres d' enfouissement technique, CET, ou
installations de stockage). L'ANC souhaite que des solutions alternatives, qui
pourraient réaliser un consensus entre les populations locales et les décideurs
institutionnels, soient envisagées et concrétisées. Elles seules sont à même
de concilier développement durable et préservation de l'environnement
de l'île qui est da véritable richesse et constitue un extraordinaire
atout pour notre avenir.
26 février 2003
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L'ANC
appelle l'attention des autorités judiciaires et pénitentiaires sur la
situation dramatique de Jean Castela maintenu en prison à la Santé depuis près
de trois ans. Ses conditions de détention sont de plus en plus inquiétantes
car ne bénéficiant pas des soins nécessaires, son état de santé se détériore
et fait craindre des conséquences irréversibles. Alors que le ministre de
l'Intérieur avait annoncé une prise en compte de la situation des détenus
corses, plusieurs mois se sont écoulés depuis sans que ce dossier avance un
tant soit peu. L'ANC demande que des mesures d'urgence soient prises pour que
Jean Castela soit rapproché de sa famille pour que celle-ci puisse prendre les
mesures qui s'imposent pour préserver sa santé.
L'ANC
apporte son soutien au comité qui s'est crée pour cet objectif et rappelle que
la libération de Jean Castela et de tous les prisonniers corses détenus pour
des faits en relation avec la situation politique Corse doit aller de pair avec
une véritable solution politique en Corse.
26
février 2003
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Ajaccio le 14 mars 2003
Non
à des Institutions-Usine à gaz
Au vu de la teneur des débats de l'Assemblée de Corse
sur l'évolution institutionnelle de l'île, l'ANC constate que le
pseudo-dialogue voulu par le nouveau gouvernement est un leurre destiné à
faire plaisir aux conservateurs de droite et de gauche et ne visant qu'à
neutraliser le mouvement national. Les opposants aux évolutions, rendues nécessaires
par le combat mené par les nationalistes depuis 30 ans, ont ainsi tout loisir,
par le biais d'un semblant de dialogue dont les contours définis par le
ministre de l'Intérieur ne peuvent être débordés, de vider de leur contenu
les revendications posées avec force dans l'île par la contestation corse.
L'ANC dit non à des institutions-usine à gaz qui ne résoudront
rien, sinon permettre à des dynasties clientélaires et clanistes de survivre
et de s'accaparer encore et toujours les nouvelles institutions à venir.
L'ANC demande la suppression claire et nette des conseils
généraux et la mise en place, à côté d'une Assemblée Territoriale aux compétences
étendues et aux moyens clairement définis, de structures représentatives de
chaque 'pieve" dont le rôle serait purement consultatif et se limiterait
à faire des propositions dans certains domaines, lorsque les "pieve"
seraient directement concernées.
Quelles que soient les décisions finales qui seront
prises, les nationalistes doivent d'ores et déjà dire non avec force à des
montages institutionnels qui n'ayant cours que dans certaines "républiques
bananières" et qui ne peuvent être porteuses de véritables évolutions
pour l'île.
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Conférence
de Presse 16 Mai 2003
Une réforme en trompe-l’œil
Au fil des visites du ministre de l’Intérieur,
le dialogue qui semblait se poursuivre entre la Corse et l’Etat, malgré la
fin du Processus de Matignon, s’est malheureusement avéré bien timide.
Force
est de constater qu’il a en fait consisté à faire plaisir aux forces
traditionnelles de droite et de gauche dans l’île. Mêmes celles se situant
dans le cadre d’une évolution institutionnelle de l’île n’ont pas hésité
à revenir sur les positions, pourtant « a minima » défendues en
2000.
Le résultat en est aujourd’hui une réformette
sans ambition pour la Corse. Elle se résume en fait à un énième replâtrage
instaurant de véritables institutions-usine à gaz, dignes de celles de
certaines républiques bananières. Alors que l’île souffre de sur-représentation
administrative et politique, l’objectif principal des institutions qu’on
nous prépare semble être le maintien des prérogatives et des mandats d’un
certain nombre d’élus, quitte pour cela à maintenir une sur-représentation
du monde politique peu en rapport avec le nombre d’habitants.
Pourtant, après 30 ans de luttes et de
sacrifices, le mouvement nationaliste était en droit d’attendre autre chose
qu’un « semblant d’évolution » vidant de leur contenu les
revendications de base portées par la contestation corse.
Par
un véritable tour de passe-passe, les conseils généraux survivront,
continuant à pérenniser les dynasties clanistes et clientélaires. Celles-ci
une fois la loi votée, qu’elles se déclarent aujourd’hui favorables ou
hostiles aux évolutions actuelles, n’auront aucune honte une fois de plus à
s’en emparer demain à leur profit.
Le
6 juillet, ce montage institutionnel sera soumis au verdict, non pas du peuple
corse en l’occurrence encore le grand oublié en la matière, mais des
« habitants de l’île », car notre peuple est toujours nié dans
ses droits sur sa terre.
Nous ne pouvons que regretter que l’ensemble
des organisations nationalistes, qui parlent d’union, surtout en période pré-électorale,
ne se soit donné ni le temps de la
réflexion nécessaire, ni les moyens d’une prise de décision consensuelle (
ou à défaut majoritaire) pour se positionner face à l’échéance qui nous
est imposée.
D’autant
que tant sur la forme que sur le fond, les propositions du gouvernement ne sont
vraiment pas la panacée.
Pour notre part, jugeant que
l’opinion n’est pour l’heure pas encore bien au fait des questions posées
et du contenu de la nouvelle réforme, nous
poursuivrons la discussion et ne donneront notre point de vue définitif qu’à
l’ouverture de la campagne officielle sur le référendum. Il n’y a pas
urgence en la matière et il nous
semble que quelques semaines de débats sur le sujet avant une quelconque prise
de position ne seront pas inutiles pour se faire une idée plus précise quant
au fond et à la forme sur les enjeux de cette consultation.
Les
prochaines élections Territoriales
Depuis juin dernier, nous avons marqué notre
préférence en faveur d’une liste d’union la plus large possible. Nous
enregistrons pour l’heure d’une part, un rapprochement dans les faits, malgré
les divergences de fond qui demeurent, entre le bloc Corsica
Nazione-Indipendenza et le PNC, et d’autre part l’amorce d’une démarche
d’inorganisés regroupés autour d’Edmond Simeoni. Nous souhaitons que les
initiateurs de ce regroupement autour d’Edmond Simeoni, qui ont pour la
plupart été à l’origine de Corsica Nazione en 1991, alors qu’ils étaient
à l’époque responsables de la mouvance Cuncolta, aient à l’esprit les expériences
de ces années-là, afin que les mêmes erreurs ne se reproduisent plus. Cette
nouvelle démarche, si elle a l’ambition
de contribuer à l’union la plus large, doit se donner les moyens de
« réussir » le nécessaire rapprochement avec les mouvements
nationalistes en place, sans apparaître en concurrence ou en contrepoint avec
leur propre démarche structurée.
Nous restons persuadés pour notre part,
qu’une démarche d’union n’aura de réelle signification que si elle
obtient l’aval de la majorité des organisations nationalistes. Nous restons
donc attentifs à ces démarches et nous ferons à notre niveau tout ce qui peut
aller dans le sens de la concrétisation et de la réussite de cette volonté
d’union affichée par tous.
Car
nous sommes convaincus que l’échec de l’union une fois de plus, laisserait
la place à une multiplication de listes réduisant les chances du mouvement
national de pouvoir peser sur les évolutions en cours, aussi minimes
soient-elles.
Nous
en appelons donc à la responsabilité de tous, organisés ou non, pour qu’ils
travaillent à la réalisation d’une union d’autant plus nécessaire que
l’île est aujourd’hui à la croisée des chemins. Tout un chacun doit avoir
à l’esprit que l’union ne se décrète pas, elle se construit...
ANC
|
Soutien
à la manifestation du CAR
Quelle
que soit l’analyse que l’on puisse avoir de l’acte et de ses conséquences
sur la société corse et l’opinion française, on ne peut sérieusement
occulter les motivations politiques des personnes incriminées et jugées dans
le cadre de l’assassinat du préfet Erignac, en faisant l’impasse sur le
contexte revendicatif corse de ses trente années.
L’ANC
rappelle qu’au delà du verdict, vraisemblablement déjà planifié de ce procès,
aucune solution politique ne pourra avoir de chances de réussite en Corse, si
elle n’est pas porteuse à terme de la libération de tous les emprisonnés
corses et d’une amnistie pour tous ceux ayant eu à pâtir de la répression
pour faits en liaison avec la situation politique dans l’île.
L’ANC
appelle ses militants et sympathisants à manifester ce samedi 14 juin à Corti
leur solidarité avec tous les emprisonnés et toutes les victimes de la répression.
11 juin 2003
|
Soutien
aux Capésiens corses
L’ANC apporte son soutien aux 24 jeunes Corses
contraints de s’expatrier par décision du ministère de l’Education
Nationale alors qu’ils viennent d’obtenir leur CAPES d’enseignement.
L’ANC demande au Rectorat de revenir sur cette décision et de les intégrer
dans l’île. L’ANC s’associera à toute démarche en vue d’obtenir leur
maintien en Corse.
21
juin 2003
LE
SG
P.
Poggioli
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Le Référendum
du 6 juillet 2003
Malgré
les arguments invoqués par les partisans du oui ou du non au référendum du 6
juillet pour convaincre les électeurs, la lisibilité des enjeux découlant de
cette consultation transparaît pour le moins difficilement.
Contrairement
à ce qui est déclaré par les uns et les autres, le projet sous-tendu par ce
scrutin n’est porté ni par la droite ni par la gauche dans son ensemble, les
deux camps étant partagés sur la réponse à porter. De la même façon, on ne
saurait raisonnablement taxer le Projet Sarkozy-Raffarin de faire le jeu des
nationalistes, les composantes du mouvement national d’une part étant peu
enthousiastes et pour le moins divergentes quant à leur appréciation sur ce
scrutin, et d’autre part les forces politiques opposées au nationalisme se
trouvant aussi bien parmi les partisans du oui que du non.
Ce
manque de lisibilité est accentué par le fait que les nationalistes, dont
certains auraient pu prendre le temps de la réflexion avant de se prononcer
dans un sens ou un autre, ont peu de raisons, au vu de toutes ces années de
luttes, de trouver leur compte dans cette consultation : au panier la
langue, la culture, le Peuple et même au seul plan institutionnel, ce projet
laisse en place un trop grand
nombre d’élus en n’allant pas jusqu’à la suppression effective des
Conseils Généraux, lesquels sont maintenus dans les faits par le biais des
Conseils Territoriaux qui gardent leurs principales attributions clanistes
(social, routes, aides aux communes..).
On
comprend aisément dans de telles conditions, les interrogations et la morosité
de beaucoup de nationalistes, et ce alors que la répression se poursuit...
A
tout cela s’ajoute l’erreur politique grossière de Raffarin et de Sarkozy
de venir faire campagne pour le oui, alors que depuis deux mois l’île est
paralysée par un conflit social
dont la responsabilité incombe au gouvernement
Raffarin du fait de sa politique de régression sociale avec la remise en
cause du système des retraites des salariés. Une telle situation aurait dû
inciter les promoteurs de ce projet à convoquer ultérieurement les électeurs.
Dans
de telles conditions, quel que puisse être le résultat du 6 juillet, celui-ci
ne pourra en aucun cas être analysé comme un plébiscite ni pour les uns ni
pour les autres.
Pourtant
après tous les drames que la Corse a connu, il faut essayer d’en sortir.
Même
si le Processus de Matignon a connu un arrêt, la nouvelle réforme, malgré ses
insuffisances et ces lacunes, constituera une avancée qui même minime
modifiera le paysage politique de l’île et provoquera des changements à
terme.
C’est
pourquoi même si les nouvelles Institutions ne répondent pas à nos attentes,
l’ANC s’étant toujours déclarée favorable à des évolutions par étapes,
dans la perspective d’un règlement politique de la Question corse, appelle
les Corses à voter oui, en étant convaincue que contrairement aux prétentions
de Nicolas Sarkozy, ce nouveau statut ne saurait constituer une fin en soi pour
la lutte du Peuple Corse.
24 juin 2003
|
Après
le référendum
La victoire du non, à une faible majorité, est
somme toute logique. Les militants nationalistes de toute obédience, depuis
l’annonce de cette consultation, étaient perplexes quant à la réponse à y
apporter.
Par souci de responsabilité, et dans la perspective
de la recherche de l’union entre nationalistes, le PNC et Corsica
Nazione-Indipendenza ayant opté rapidement pour le oui,
nous avions nous aussi appelé à voter oui, regrettant qu’une prise de
position collective entre tous les mouvements nationalistes n’aie pas été
prise. Pourtant nous savions que les conditions d’une forte adhésion dans la
mouvance nationaliste étaient loin d’être réunies tant sur la forme que sur
le fond.
L’arrestation d’Yvan Colonna à 48 heures du
scrutin, alors que la répression s’emballait, et la manière provocatrice
dont ont été gérées les opérations de police qui se succédaient allaient
achever de convaincre la base nationaliste dans le sens d’un refus à
Sarkozy-Raffarin.
Le résultat n’est donc guère étonnant. Et il ne
saurait pour notre compte en aucune façon être analysé comme une défaite
pour les nationalistes, Sarkozy-Raffarin en portant seule l’entière
responsabilité par une accumulation de fautes révélant une incapacité
dramatique à prendre de la distance face à une situation corse qu’ils prétendaient
contrôler totalement.
Nous constaterons simplement que le monde rural, que
l’on aurait pu croire réticent à la suppression des conseillers généraux,
« outils de proximité » selon les partisans du non qui l’ont clamé
à tout bout de champ durant la campagne, ont voté oui alors que les villes
d’Ajaccio et de Bastia, dont les électeurs souvent ne connaissent même pas
les noms de leurs conseillers généraux, ont voté non.
Force est pour nous hélas de constater que les
partisans du non ont gagné dans les villes où la décorsisation de la société
corse est de plus en plus importante. Cette situation pose avec acuité le problème de la définition d’un corps
électoral corse, car nous ne pouvons accepter que les habitants de l’île
dont beaucoup d’électeurs inscrits sur les listes électorales depuis six
mois seulement décident de l’avenir du peuple corse sur sa terre
.
Pour l ‘ANC
Le SG P.Poggioli
Ajaccio le 11 juillet 2003
|
Après le lourd verdict
Communiqué avec prière d’informer :
merci
L’extrême lourdeur des peines prononcées lors du
procès Erignac traduit hélas la volonté de basse vengeance d’un Etat qui
montre une fois de plus sa totale incompréhension d’un problème corse
qu’il persiste, malgré les échecs successifs à ne vouloir prendre en compte
que sous l’angle économique ou répressif.
Ce verdict lourd de conséquences risque
malheureusement de creuser encore un peu plus le fossé d’incompréhension
entre un Etat qui campe sur ses positions d’intransigeance et une île de plus
en plus déboussolée, ouvrant la porte à toutes les aventures.
Aujourd’hui, face à l’incapacité de l’Etat à
prendre en compte la dimension politique de la Question corse posée depuis
trente ans, il est à craindre que les radicalisations des esprits n’entraîne
la Corse et ses enfants vers de nouvelles impasses.
L’ANC appelle ses sympathisants et militants et
au-delà tous les Corses à s’associer à toutes les mobilisations de soutien
aux familles et aux personnes condamnées ou poursuivies afin que le devoir de
solidarité propre à la Corse et aux Corses ne soit pas un vain mot.
L’ANC appelle aussi l’ensemble des organisations
nationalistes à se donner les moyens de l’indispensable réflexion, ne
faisant aucune impasse sur les nécessaires auto-critiques, afin d’ouvrir la
voie à une stratégie nouvelle capable de créer les conditions de réelles
avancées politiques pour une véritable solution au Problème national corse.
Pour l’ANC
Le SG Pierre Poggioli
Ajaccio le 12 juillet 2003 |
Ajaccio
le 30 Juillet 2003
Des responsabilités à établir |
 |
Le
feu sème la désolation dans toute l’île et l’on ne peut que noter
l’impuissance et l’insuffisance des moyens mis à disposition de la Corse
dans ce combat. Les bilans depuis trente ans sont éloquents. Le feu n’est pas
dramatique uniquement lorsque l’avant saison a été pluvieuse. En cas
contraire, malgré les soi-disant politiques de prévention à coups de
milliards et les forces d’intervention de plus en plus sophistiquées, les
drames se répètent et cette année, une fois de plus le feu a tué.
Non, l’excuse de quelques pyromanes malades, des bergers, des
chasseurs... n’est pas la seule raison de ces incendies. Il y a depuis des années
une véritable industrie du feu qui rapporte gros à quelques intérêts.
C’est eux que la répression doit viser et non quelques « fous »
arrêtés par hasard.
L’ANC, qui constate que les autorités, notamment dans le feu de la Gravona
n’ont pas apporté les moyens nécessaires et demandés par les soldats du
feu, auxquels nous rendons hommage pour leur dévouement, souhaite que les véritables
responsabilités soient établies et qu’une véritable politique de prévention
et de reconquête du milieu rural gagné par la désertification soie enfin mise
en application.. Sinon chaque été sera un éternel recommencement avec son lot
de drames.
Pour l’ANC
Le SG
Pierre Poggioli
|
Ajaccio
le 30 juillet 2003
A propos d’union
L’ANC s’est prononcée pour une démarche
d’union des nationalistes la plus large possible afin de permettre la
constitution d’une seule liste aux Elections de 2004, au pire deux avec
possibilité d’alliance au second tour. Si une première réunion, regroupant
la quasi-unanimité des organisations, avait laissé entrevoir de réelles
possibilités dans cette perspective, la réflexion n’a malheureusement pu guère
avancer lors d’une dernière réunion.
L’ANC, ayant elle-même depuis de
longues années souhaité ce débat, comprend la demande réaffirmée de
plusieurs organisations de débattre des problèmes générés par la
clandestinité, ainsi que du rôle, des moyens et de la place du FLNC dans la
lutte et pour l’avenir. Elle ne
peut cependant que s’inquiéter du blocage découlant de la volonté réaffirmée
du PNC de discuter de la disparition du FLNC, en vue d’un pacte de
gouvernement avec d’autres forces non nationalistes sur un programme de
gouvernement des Institutions de la Corse, ainsi que du refus de
Corsica-Nazione-Indipendenza d’aborder au fond les questions de la violence
politique, de la clandestinité et du FLNC.
L’impasse actuelle rend donc hypothétique
la perspective d’une union de l’ensemble de la mouvance nationaliste pour
2004.
En conséquence, l’ANC ne peut que
constater que pour l’heure, deux listes semblent d ’ores et déjà prévisibles, celles du PNC et celle de
Corsica-Nazione-Indipendenza, avec éventuellement au moins une troisième liste
regroupant les autres mouvements qui seraient prêts à en discuter, sans préjuger
de la position de la démarche initiée par Edmond Simeoni...
L’ANC, qui a proposé une autre réunion
à la fin août pour pouvoir débloquer la situation, souhaite que les semaines
à venir soient propices à la réflexion et que le sens des responsabilités
l’emportera afin d’éviter une atomisation du mouvement national avec une
multitude de listes. Une telle perspective qui rendrait pour le moins difficile
l’accession à une représentation élue au sein de l’Assemblée de Corse
pour tous les mouvements.
Pour
l’ANC
Le
SG
Pierre
Poggioli
|
28
Aôut 2003
Sulidarità
L’ANC
s’inquiète des dérives répressives qui désormais font office de politique
pour la Corse. Elle apporte son soutien à Marc Simeoni et demande sa libération
immédiate. Elle en appelle au mouvement national pour qu’il impose dans
l’union et la mobilisation la plus large la reprise du dialogue avec l’Etat
et une véritable solution politique
pour la Corse.
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13
septembre 2003
Soutien aux jeunes de Luri
L’ANC
s’inquiète de la dérive répressive prise par le gouvernement en matière de
traitement du problème politique corse depuis plusieurs mois. Les évènements
de Luri, qui auraient pu être traités localement et avec plus
d’intelligence, traduisent, de par l’attitude des forces de l’ordre et la
prise en mains de ce dossier par les juges de l’anti-terrorisme, une escalade
dans la volonté de mise au pas de toute velléité contestataire dans
l’île.
Ce
n’est pas de telle façon que les chemins du dialogue et de la négociation
seront rouverts de sitôt. L’ANC apporte son soutien aux familles
perquisitionnées ou interpellées et demande la libération des deux jeunes
transférés à Paris.
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L'union en
marche
L'Exécutif de l'ANC, qui s'est réuni
mercredi 12 novembre en présence de tous ses responsables, a fait le
point sur la démarche d'union en vue des Elections de mars 2004 enclenchée
depuis le mois de juin.
L'ANC, qui depuis la démarche du Fiumorbu, puis la
coalition Unità et ses 14 points et enfin la mise en place de A Cunsulta
Naziunale s'est toujours prononcée pour une stratégie d'union de l'ensemble du
mouvement national ne peut qu'approuver les avancées très importantes qui ont
depuis été obtenues grâce au sens des responsabilités de tous
et à la volonté unanime de concrétiser une union attendue et
demandée par les nationalistes et au-delà les Corses.
L'ANC s'est félicitée du travail accompli durant
les réunions hebdomadaires qui se sont succédées depuis. Elle a dressé un
bilan positif des avancées réalisées grâce à une volonté réaffirmée de
l'ensemble des organisations en vue de concrétiser cette démarche par la
constitution d'une liste unique à ces Elections.
C'est ainsi qu'après le récent appel de Corsica
Nazione-Indipendenza aux clandestins, la réponse du FLNC-UC avec la trêve décrétée
marque l'adhésion et le soutien de ceux-ci à la démarche d'union en cours.
Cette initiative majeure est une étape
décisive dont il faut tous
ensemble se féliciter.
Désormais l'ANC, au-delà d'éventuels amendements
sur les choix de société concernant le protocole d'accord qui a été soumis
à toutes les organisations, attend sereinement la poursuite du processus
d'union en cours. Elle portera dans les semaines à venir toute son attention
sur le futur programme électoral, dans le prolongement des grandes orientations
de ce protocole, et sur les conditions concernant la participation future des
nationalistes aux responsabilités de la nouvelle assemblée, l'union lui
permettant les plus grands espoirs quant à l'ampleur du résultat électoral de
mars.
15 novembre 2003
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Ajaccio le 5 décembre 2003
Communiqué avec prière d'informer : merci
Non à la Base nucléaire américaine entre la Corse et la Sardaigne |
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Malgré les communiqués apaisants sur l'incident d'un sous-marin nucléaire américain entre la Corse et la Sardaigne, l'opinion vit désormais dans l'inquiétude, prenant conscience des risques majeurs encourus du fait de la présence de la base américaine à proximité et des dangers potentiels qui pèsent sur toute la région. Et ce d'autant plus qu'il s'avère que de nombreux incidents, plus ou moins mineurs mais tous frappés du secret-défense américain auraient déjà eu lieu, sans que leurs conséquences aient été portées à la connaissance des populations. De nombreux observateurs de tous horizons démentent pour leur part les communications rassurantes qui ont depuis été faites par les américains sur le sujet et remettent en cause la manière dont ont été effectuées les analyses sur place.
L'ANC demande aux institutions de la Corse d'interpeller les autorités publiques françaises et les Instances européennes pour qu'elles exigent des éclaircissements de la part des responsables américains afin d'éclairer de façon crédible l'opinion. L'ANC demande aussi aux autorités françaises d'informer les Corses sur la nature des moyens prévus en cas de catastrophe nucléaire pour les population de l'île.
A terme, la Corse, comme la Sardaigne, est en droit de s'interroger sur le bien-fondé de cette présence d'une base nucléaire si proche et si dangereuse..
Pour l'ANC
Le SG
P.Poggioli
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COMMUNIQUES A.N.C. depuis le 01 Janvier 2004 |
9 mai 2004
Non à la répression contre la jeunesse corse
Il y a
quelques jours, le préfèt de Corse participait aux conclusions d’un colloque
sur la langue corse à l’Université. Il concluait ses propos, en occultant
les difficultés de son enseignement, insistant surtout sur la nécessité
« d’ouverture » pour la Corse. Aujourd’hui, la répression vise
une douzaine de jeunes corses dont le crime est de lutter pour que leur langue
ait toute sa place dans l’enseignement. L’Etat et son représentant ne
peuvent supporter de voir que la jeunesse corse n’accepte pas la disparition
de notre langue, montrant que pour eux cette notion d’ouverture,
déclinée sur tous les tons, va de pair avec la fermeture de tout espace
d’enseignement pour la langue corse. Pour l’Etat, la messe est dite, la
langue corse, il ne faut plus en parler, surtout pas la défendre, ni la parler
à terme.
Les
jeunes corses et tous les défenseurs de notre langue n’acceptent pas cette
fin de non-recevoir dont seuls les
élus clanistes et tous les anti-corses se satisfont. Ces adversaires acharnés
de notre langue et de son enseignement doivent savoir que la répression n’empêchera
pas les défenseurs de notre langue de continuer à se battre.
L’ANC
apporte son soutien aux jeunes corses interpellés. L’ANC exige leur libération
immédiate. Elle s’associe au rassemblement de ce soir devant la caserne de
gendarmerie de Borgu et à toute mobilisation visant à faire cesser toutes les
poursuites à leur encontre.
11
JUIN
2004
Soutien
aux salariés : Non à la réforme de la sécurité sociale
Les
revendications des salariés en lutte contre la réforme que veut imposer le
gouvernement en matière de sécurité sociale sont légitimes. Cette réforme pénalise
uniquement les salariés et n’est pas de nature à apporter une amélioration
au service actuel des prestations sociales. Bien au contraire, comme pour les
retraites, elle pénalisera encore plus les salariés et accentuera la fracture
sociale, institutionalisant un service
santé à la carte, privilégiant les catégories sociales nanties et avalisant
de plus en plus une société à deux vitesses.. Ce système directement inspiré
du système américain doit être combattu.
L’ANC
apporte son soutien aux syndicats de salariés dans leurs justes revendications
et appelle les corses à se mobilise à leurs côtés pour faire échec à la
politique anti-sociale de ce gouvernement et à ses projets de remise en cause
de tous les acquis sociaux arrachés depuis la Libération.
15 JUIN 2004
La décorsisation
se poursuit
L’ANC
dénonce une politique de décorsisation qui progressivement se développe dans
tous les secteurs de l’économie de l’île sans que les responsables
politiques s’en émeuvent le moins du monde. C’est ainsi que les jeunes
enseignants capésiens sont mutés laissant la place à d’autres venus
d’ailleurs, que les chemins de fer recrutent par internet des saisonniers qui
viendront « camper » en Corse en attendant de trouver mieux pour
s’installer, alors que l’université n’est pas consultée, que les hôpitaux,
à l’instar de Castelucciu recrutent des infirmières hors de Corse, que
certain centre de pompiers du Taravu, comme certaines grandes surfaces recrutent
des épouses de gendarmes, que les centres de formation remplissent leurs stages
de gens de l’extérieur pour parler ensuite de formations corses... les
exemples seraient à multiplier...
Les élus traditionnels eux ne s’inquiètent que lorsqu’on supprime des
postes de gendarmes ou de CRS, laissant faire par ailleurs sans états d’âmes.
L’ANC,
sachant qu’elle n’a rien à attendre des pouvoirs publics qui eux favorisent
la décorsisation des emplois et de l’économie, dénonce toutefois cette
situation, s’inquiétant de cette politique plus ou moins insidieuse qui
s’appuie aussi hélas sur la non volonté des entreprises privées de
favoriser l’emploi local et, même parfois dans nos villages, de privilégier
à compétences égales les candidats aux emplois qui parlent la langue corse.
8
JUILLET
2004
La visite du ministre de l’Intérieur
Le
ministre de l’Intérieur poursuit sa politique irresponsable en Corser. Il ne
propose que la fermeté, ç’est à dire la solution policière contre les
nationalistes, et ce alors que les mafieux de tous poils prolifèrent dans l’île.
Se drapant dans sa volonté de promouvoir le développement économique en
Corse, -mais tous les responsables français et leurs relais institutionnels et
clanistes dans l’île ne cessent
depuis des années de suriner le même refrain-, il n’a pour ligne politique
que celle qui vise à noyer l’île et les Corses dans un prétendu développement
touristique, faisant la part belle aux sociétés internationales qui
s’emparent de notre patrimoine par hommes de paille et prête-noms interposés.
Durant ce temps, la majorité des Corses eux s’appauvrissent, seule une
minorité profitant de cette situation, sur fond d’acculturation et de décorsisation
de notre société.
L’ANC
considère que la Corse n’a rien à attendre de cette visite. Le diplomate
d’hier, sympathique dans ses prises de position lors de la crise Irakienne,
s’est désormais mué en un simple ministre de la police n’ambitionnant
aucunement d’oeuvrer au Règlement politique du problème corse.
15 JUILLET
2004
Soutien
aux enseignants de St Paul à Ajaccio
Depuis
près de vingt jours, cinq enseignants dont le contrat n’a pas été renouvelé
occupent, après une grève de la faim, les
locaux de l’école St Paul à Ajaccio. Ils demandent, après cinq années de
bons et loyaux services, que leur situation soit pérennisée et qu’ils
puissent continuer à exercer leur métier dans l’établissement scolaire. La
Direction de l’institution privée refuse leur demande, invoquant des impératifs
budjétaires et le fait que leur contrat ait été à durée déterminée. Pour
autant, les besoins affichés lors de leur embauche ont-ils subitement disparu
après cinq années de travail ? On ne peut penser un seul instant que leur
recrutement se soit effectué sans réels besoins. De plus, connaissant les
difficultés en matière de moyens et de maîtres dans l’enseignement, on ne
peut imaginer un seul instant que ses emplois ne sont pas nécessaires dans
cette institution, privée au demeurant mais recevant des aides publiques et
dispensant un enseignement aux normes de l’Education nationale.
L’ANC
apporte son soutien aux cinq grévistes. L’ANC demande aux autorités académiques
et épiscopales d’intervenir rapidement et de peser pour qu’une solution préservant
les droits de ces enseignants soit trouvée, évitant ainsi qu’ils rejoignent
les statistiques de l’ANPE.
Ajaccio le 19 juillet 2004
Soutien
aux Capésiens corses
Cette
année encore, depuis plusieurs semaines, le problème récurrent des
affectations des jeunes capésiens corses se
pose et une fois de plus de jeunes enseignants corses se trouvent en situation
d’exil.
Après
plusieurs mobilisations, si des solutions ont pu être trouvées pour certains
d’entre-eux, -au départ une cinquantaine-,
aucune solution n’a toujours pas été proposée à une
vingtaine d’entre-eux et ils vont être contraints de quitter l’île.
Après
des années de contestations, après le maintien dans l’académie - par des
solutions précaires et faussant le système de mutation - des enseignants
stagiaires des années précédentes, on invoque cette année des raisons budgétaires
et la mise en place d’un nouveau barème totalement inique.
L’ANC
dénonce cette politique de décorsisation de l’enseignement ne donnant pas la
priorité aux jeunes enseignants formés dans l’île, malgré leurs capacités
et leurs diplômes.
Dans
l’attente d’une révision du barème de mutation intégrant des critères de
spécificité culturelle, de langue, d’histoire relatifs à la Corse, l’ANC
demande leur maintien en Corse, comme cela se pratique dans les DOM TOM
qui eux possèdent déjà un recrutement spécifique de leurs personnels d’éducation
et d’enseignement pour le même concours national.
L’ANC
apporte son soutien total aux justes revendications des Capésiens et se félicite
de leur détermination à vouloir rester et enseigner chez eux, refusant cette
politique d’exil qui leur est imposée.
L’ANC
demande au Rectorat et aux autorités
académiques de Corse de dégager les moyens financiers nécessaires à leur
maintien dans l’île, et à l’Assemblée de Corse d’assumer ses
responsabilités en faisant pression auprès du ministre de l’Education
Nationale et du Recteur afin qu’ils soient maintenus et intégrés dans
l’Académie de Corse.
Motion d’orientation générale adoptée par
l’ANC le 19 juin 2004
L’Exécutif
élargi de l’ANC s’est réunie ce samedi 19 juin à Ajaccio en AG. Après
avoir dressé un bilan de ses activités et procédé au renouvellement de ses
responsables, l’ANC a analysé la situation politique.
-L’ANC
prend acte du résultat des Elections Territoriales de mars. Ce résultat en
demi-teinte n’a pas été à la hauteur des espoirs suscités. La raison est
à rechercher dans l’incapacité du Mouvement national à prendre en compte
toute sa diversité en la concrétisant par la constitution d’une liste représentative
de toutes les composantes sans exclusive.
Ce
résultat est aussi la conséquence d’une situation politique exploitée par
l’Etat et les forces traditionnelles utilisant certaines affaires judiciaires
et financières défavorables, montées en épingle par les médias et tendant
à jeter le discrédit sur l’ensemble du mouvement national.
-L’ANC considère qu’aujourd’hui, le
mouvement national doit prendre acte du refus de dialogue qui lui est opposé
depuis des mois. Il ne doit plus continuer sa politique de la main tendue vis à
vis d’un pouvoir de droite, qui par rapport au Problème corse se fige dans
une attitude de fermeture, de négation et de répression telle que la Corse
n’en avait plus subie depuis longtemps. Ce pouvoir relayé en Corse par une
classe politique traditionnelle de droite, cautionnée par le clan de gauche,
est prêt à tout pour « liquider » la revendication nationale,
niant la réalité » du combat des Corses pour leurs droits sur leur
terre. En Corse, les nouveaux hommes des clans au pouvoir sont totalement aux
ordres et leur ligne de conduite est directement décidée par Paris. Cette
politique prépare pour notre île des lendemains difficiles.
-L’ANC
constate que tous les axes de cette politique diligentée par les hommes au
pouvoir dans l’île, au travers du PEI, du Schéma d’aménagement, du schéma
de l’eau, du développement des infrastructures, du dossier énergie, de la
charte de l’environnement, de la remise en question de la loi-littoral... ne
visent qu’à imposer un développement basé exclusivement sur le
tout-toutisme destructeur de nos sites, de notre patrimoine et de notre identité.
Pour
ces nouveaux hommes du clan et leur politique, la langue, la culture,
l’identité des Corses n’existent pas, seul compte le nombre de touristes,
et tout est calculé en fonction de leur nombre qui doit chaque année
augmenter, sans se soucier des ravages causés par ce tout-tourime, nouveau veau
d’or sur l’autel duquel les Corses et la Corse sont sacrifiés.
Ce
pseudo-développement basé sur le seul tourisme ne laisse aux corses que les
miettes et profite aux seules tours-opérators et aux grandes surfaces qui se
multiplient et à leurs centrales d’achat. Les productions locales elles,
submergées par les importations aidées par la continuité territoriale, ne
peuvent tenir la distance.
-L’ANC constate du fait de cette politique néfaste
que le coût de la vie ne cesse d’augmenter dans l’île, et que la majorité
des corses se paupérisent. Les Corses ne peuvent même plus accéder à la
propriété foncière ou même au logement, l’île se couvrant de résidences
secondaires pour riches rentiers venus d’ailleurs, tandis que les exemples
foisonnent d’une décorsisation des emplois dans tous les secteurs d’activité
au profit d’une véritable colonisation de peuplement.
-L’ANC,
qui inscrit son engagement dans le combat alter-mondialiste pour une meilleure répartition
des richesses dans une société plus juste et plus égalitaire, et pour la
reconnaissance des droits du peuple corse sur sa terre et de son droit à
l’autodétermination, appelle à la mobilisation unitaire des nationalistes
dans le respect des différentes sensibilités, sans exclusive.
Tous ensemble, nous devons créer les conditions d’une véritable
alternative à la politique ultra-libérale actuelle, génératrice d’une société
à deux vitesses, totalement décorsisée et acculturée que nous imposent la
droite et les clans.
-L’ANC
apporte son soutien aux emprisonnés et à toutes les victimes de la répression
pour faits politiques
-L’ANC souhaite
que a Cunsulta Naziunale soit réactivée et devienne rapidement opérationnelle.
|
30
juin 2004
Après
la visite du ministre du Tourisme
Que retenir de la visite du ministre du
tourisme ? pas grand chose sinon, si l’on en croit certains médias,
qu’il n’a rien annoncé, si ce n’est qu’il a « révélé »
qu’au delà des préjugés, les corses qu’il avait rencontrés étaient
sympathiques ! c’est dire la vacuité des propositions pour la Corse.
Pour le reste, les élus de la droite au pouvoir ont bien entendu répété leur
volonté de voir modifier la loi-littoral et évoqué la multiplication de
terrains de golf, occultant le problème
de la gestion de l’eau et du rationnement des agriculteurs en la matière et
sans se soucier des investissements immobiliers lourds que ce sport entraîne..
Bien sûr pour ne rien oublier, durant la promenade dans l’extrème-sud où la
beauté des lieux a été vantée, une rafle visant une douzaine de
nationalistes était en cours et le centre de vacances de
Tagliu-Isulacciu, complexe de tourisme social représentant pourtant
plusieurs dizaines d’emplois et des retombées économiques conséquentes
pour la région, était mis en vente aux enchères à Paris !
Malgré tout cela, les institutionnels et les
élus de la majorité à la CTC se sont déclarés satisfaits de cette visite.
L’ANC dénonce cette énième-visite alibi
qui n’apporte rien de positif dans le nécessaire débat sans cesse reporté
devant pourtant bien avoir lieu un
jour sur ce prétendu développement touristique dont on nous rabat sans arrêt
les oreilles et présenté comme la panacée pour un développement de l’île
profitant réellement à l’ensemble des Corses.
Pour
l’ANC
Le
porte-parole
P.Poggioli
|
L’ANC et la manifestation du 23
octobre 2004
Le racisme anti-maghrébin dans l’île est dans la
continuité de tous les racismes visant depuis toujours les différentes
populations immigrées, donc les plus démunies, qui se sont succédées en
Corse. Ce racisme vise les couches sociales les plus défavorisées parmi
lesquelles y compris des Corses. Ce racisme « social » est à
combattre avec force par une politique volontariste en matière de logement ( en
s’attaquant aux « marchands de sommeil »), par l’application
rigoureuse du droit du travail ( contre le patronat exploiteur), par un meilleur
accès à l’école (droit à l’instruction ) au monde du travail (formation
et emploi) et dans la vie de tous les jours par une réelle politique d’intégration
à la société corse à moyen et long terme.
A côté se développe aujourd’hui un racisme empruntant la
phraséologie et les slogans lepénistes en s’alimentant des peurs engendrées
par une situation internationale inquiétante, avec la montée en puissance
périlleuse d’un islamisme intégriste, mais aussi par une situation
intérieure française, dont le modèle d’intégration des populations du
Maghreb, loin d’être une réussite, ne peut servir de référence en Corse.
Profitant de cette situation, une véritable campagne d’intoxication
et de manipulation de l’opinion, ne reculant devant aucune calomnie et aucun
mensonge, est orchestrée aujourd’hui par les représentants de l’Etat et
tous ceux dont le seul objectif est de nier la réalité d’une revendication
nationale corse en discréditant par tous les moyens le combat mené par les
nationalistes corses depuis trente ans.
Face à cette campagne raciste contre la Corse et les Corses,
l’ANC réaffirme la nécessité pour les nationalistes corses de dire non au
racisme anti-maghrébin et de combattre les slogans lepénistes, tout en
réaffirmant les droits du Peuple corse sur sa terre.
Le peuple corse aujourd’hui plus qu’hier doit lutter pour
arracher à l’Etat français les compétences qui lui sont indispensables pour
promouvoir son propre développement. Ces compétences doivent lui permettre la
mise en place de relations économiques avec les pays du Maghreb dans le cadre d’échanges
et de partenariats impliquant une véritable politique réciproque de contrôle
des flux migratoires allant de pair avec une réelle politique d’intégration
au sein du peuple corse des populations maghrébines présentes dans l’île,
avec tous les droits et les devoirs qui en découlent.
Pour tout cela le 23 octobre, les nationalistes, dont il est
regrettable qu’ils n’aient pas présenté une position commune quant à un
problème de société aussi important, même si cette manifestation comprendra
aussi des anti-nationalistes corses, doivent par leur présence rappeler le sens
de leur combat pour la reconnaissance du peuple corse, communauté des Corses d’origine
et des Corses d’adoption, et ce quelle que soit leur origine géographique,
ethnique ou religieuse. Les Nationalistes doivent réaffirmer leur volonté de
lutter pour une société corse plus juste, plus solidaire et plus fraternelle,
en se référant aux idéaux de ceux et celles qui ont initié le combat il y a
trente ans et pour lesquels le Nationalisme corse ne peut pas et ne doit pas
être la haine de l’autre.
Pour l’ANC
Le porte-parole
Pierre Poggioli
|
Ajaccio le 31 octobre 2004
L’attentat contre la maison familiale d’Emile Zuccarelli
Emile Zuccarelli, digne héritier d’un des clans qui se
partagent le pouvoir dans l’île depuis des décennies, dans l’alternance,
la complémentarité et la complicité « républicaine », a
été et est de tous les combats visant à nier toute réalité et toute
spécificité corse, s’opposant à toute prise en compte des revendications
portées depuis trente ans par les nationalistes corses. Son combat s’inscrit
dans la ligne de Chevènement et de tous les opposants « républicains de
gauche » au nationalisme corse.
Pourtant même si les hommes du clan et leur politique
doivent être combattus avec force, l’opposition aux hommes du clan doit se
faire politiquement, car ils sont Corses. Pour l’ANC qui n’a cessé
de » le répéter depuis sa création, les nationalistes doivent toujours
veiller à ne pas créer les conditions de tout affrontement entre Corses dont
seul l’Etat français tirerait profit pour scelle définitivement le sort de
notre peuple.
Aussi, quels que soient les mobiles et les motivations des
auteurs, et même si la manifestation du Fiumorbu coïncidait de façon
provocatrice avec une rafle répressive anti-nationaliste dans la région que
nous dénonçons en apportant notre soutien aux familles concernées, l’ANC
condamne l’attentat qui a visé la maison familiale d’Emile Zuccarelli.
|
Jeudi 4 novembre 2004
La visite de Jean-Pierre Raffarin
Il y a prés de deux ans, la dernière visite du 1er
Ministre et du ministre de l’intérieur de l’époque, n’avait eu pour tout
résultat que d’inciter une partie des électeurs Corses à voter non au
référendum. Leur intrusion dans la campagne, alors qu’ils étaient les
instigateurs des mesures anti-sociales sur les retraites, avait achevé de
convaincre de nombreux électeurs de voter contre eux par un vote négatif lors
de cette consultation. Depuis, la répression et la manipulation des opinions, y
compris par la désinformation et le mensonge, servent de politique pour la
Corse...
Cette politique de fermeture et de mépris ne pourra être
camouflée par le semblant de discussions sur un hypothétique développement
économique.
Le fameux PEI dont on nous rabat les oreilles depuis quatre
ans ne sera jamais une véritable loi de réparation historique que l’île
attend pour rattraper son retard dans tous les domaines. Il confortera un
pseudo-développement basé sur le tout-tourisme et la dépendance, axes voulus
et imposés par l’Etat et son administration, et ne laissera aux chefs de
clans que des miettes qu’ils vont se disputer en fonction des besoins de leurs
clientèles électorales, sans se soucier d’un véritable développement pour
la Corse et les Corses.
Cette nouvelle visite ministérielle n’apportera rien de
concrêt, si ce n’est confirmer que ce gouvernement ne veut pas d’un
véritable Règlement politique pour la Question corse.
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Ajaccio le 18 janvier 2005
Racisme anti-corse : U troppu stroppià
L’ANC dénonce les déclarations provocatrices du responsable du MRAP, Mr Aounit.
De telles prises de position sont d’autant plus méprisables que les derniers
chiffres sur l’immigration maghrébine et sur le nombre des primo-arrivants
placent la Corse en tête des « régions françaises » proportionnellement au
nombre des habitants. La Corse a de plus enregistré depuis 1999, en l’espace de
cinq ans, selon les propres chiffres de l’Insee, l’installation de 12 mille
personnes venues de l’extérieur..
De telles accusations contre la Corse tendent en fait à nier la réalité de la
lutte du peuple corse pour sa survie et la reconnaissance de ses droits. Cette
politique négationiste vise à confiner les Corses dans une attitude défensive de
repentance, les incitant à renoncer à leurs droits et à leur identité.
Cependant de tels chiffres doivent interpeller les nationalistes. Le seul
objectif du mouvement national doit demeurer la défense de notre peuple et de
ses droits collectifs. Les nationalistes se doivent donc de renforcer leur union
dans une véritable stratégie de résistance et non pas se laisser enfermer et
diluer dans des unions de circonstance ou de gestion au jour le jour
d’institutions quelles qu’elles soient.
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Ajaccio le 15 décembre 2004
Communiqué avec prière d'informer : merci
Soutien à Jo Peraldi
L'année 2004 s'achève sans aucune amélioration notable de la situation des
dizaines de détenus corses pour faits politiques dans les prisons hors de Corse,
et cela malgré certaines promesses des gouvernements français. Pire la
répression n'aura connu aucune pause et le nombre des emprisonnés s'est accru
durant ces douze mois.
L'Etat français qui se gargarise d'état de droit et de droits de l'homme
n'applique même pas les directives européennes en matière de présomption
d'innocence, de conditions de détention, d'éloignement des familles ou de délais
de jugement..
C'est ainsi entre-autres dossiers, que Vincent Andriuzzi attend depuis plusieurs
années que soit fixé son procès en appel qu'il est en droit d'avoir depuis sa
lourde condamnation avec Jean Castella dans le procès Erignac, au motif
prédominant qu'il " avait le profil ". L'ANC apporte son soutien a l'action du
Comité Andriuzzi et à Jean Castella.
C'est ainsi aussi que Jo Peraldi, interpellé dans l'affaire des attentats de
novembre 99 à Ajaccio, attend lui toujours son procès, soit près de 59 mois de
détention, record européen en matière de détention provisoire au mépris de
toutes les recommandations européennes en matière de justice. Rappelons pour
mémoire que l'Etat français avait été condamné par la Cour européenne de justice
dans l'Affaire Tomasi pour détention provisoire abusive de 57 mois. Cette
situation est inacceptable. Aussi en l'attente de son procès futur dont la date
n'est toujours pas fixée, l'Etat se doit de remettre rapidement Jo Peraldi en
liberté, juste réparation pour préjudice subi par une trop longue détention
provisoire dont la faute incombe aux autorités judiciaires.
Ces affaires judiciaires vécues de plus en plus difficilement sont la
conséquence de la volonté de l'Etat de traiter la Corse en dehors des lois en
matière de justice, alors que par ailleurs il refuse de traiter politiquement la
question corse, préférant la manipulation des opinions, la désinformation, le
mépris ou la répression.
L'histoire, y compris récente, a montré pourtant que de telles pratiques et une
telle injustice au nom de la fermeté républicaine n'étaient pas faites pour
créer les conditions d'une évolution sereine dans l'île. Les responsables de l'Etat
et les élus clanistes devraient méditer sur les conséquences néfastes des
situations de blocage et de répression qui par le passé n'ont débouché que sur
des drames enfonçant toujours plus l'île dans le marasme et le désespoir.
En cette fin d'année, période de vœux, souhaitons que tous ensemble, nous
fassions s'ouvrir le plus tôt possible, les portes de ces prisons qui enferment
trop d'enfants de ce Peuple. Notre volonté et notre mobilisation doivent faire
que leurs conditions de détention soient améliorées et que l'Etat et le
Gouvernement consentent enfin à les réunir tous ensemble dans l'île, en
l'attente de leur libération définitive et de l'arrêt de toutes les poursuites
contre eux.
Pour l'ANC
Le porte-parole
P.Poggioli |
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