Soutien aux légitimes
revendications de la jeunesse corse
Ajaccio le 28 février 2002
Le 2 juin 1993, le Parlement français
adoptait un amendement à la Constitution française instituant "le français
langue de la République". Cette révision constitutionnelle, grâce à cet
article, rendait inconstitutionnel tout projet sur les langues dites
"minoritaires" dont la langue corse.
La démarche de Matignon a réussi
le tour de force "d'avaliser" une situation de l'enseignement de notre
langue qui existe ou devrait
exister depuis des années, à savoir trois heures "généralisées"
dans le primaire avec une mise en pratique soumise dans les faits
au gré des administrations et des situations dans les différents établissements.
Cette "avancée" pour notre langue dans le Projet Matignon est même
en-deça des propositions faites par le ministre de l'éducation nationale Jack
lang pour toutes les langues dites "régionales" en France.
Aussi nulle avancée significative
pour le statut et l'enseignement de notre langue ne saurait être espéré s'il
n'y a pas une réforme constitutionnelle permettant de lui donner un statut de
langue officielle.
L'enseignement de notre langue doit
être développé (elle ne doit pas être mise en concurrence avec les langues
étrangères ou le latin) et des moyens importants
( matériels, pédagogiques et humains conséquents) doivent être mis à
sa disposition pour qu'elle connaisse le rayonnement qui doit être le sien,
baignant dans une culture vivante. Elle doit aussi avoir une place privilégiée
dans les médias et dans les actes de la vie administrative.
A ce propos, il est à noter que
l'ensemble des administrations de l'île n'ont même pas corsisé leur
appellation, en restant au seul français et faisant fi du bilinguisme. Aussi
soutenons-nous l'initiative des postiers de la poste du Parc Bertault qui ont
demandé que leur administration ait une appellation bilingue corse-français.
Pour l'ANC la revendication de
l'enseignement obligatoire de la langue corse de la maternelle à l'Université
doit être réaffirmée, sans que soit occultée la dimension culturelle de
notre lutte. La question linguistique, même si elle demeure un élément
essentiel de notre revendication, n'est pas toute la culture et l'enseignement
ne peut plus être le seul maître d’œuvre de cette politique, avec le poids
des médias, des moyens audio-visuels ou informatiques et de la communication
dans le monde d'aujourd'hui.
L'ANC apporte son soutien aux légitimes
revendications de la jeunesse corse et dénonce l'intervention des forces de
police au Rectorat.
|