-Les forces de l'ordre contre la jeunesse
 
 
La jeunesse corse se mobilise pour sa langue et sa culture
 
Ce jeudi 27 février, les jeunes nationalistes ont occupé le Rectorat à Aiacciu. Ils demandaient l'enseignement obligatoire de la langue corse et des moyens appropriés pour son enseignement ainsi que la création d'un office de la langue corse. Les forces de l'ordre sont intervenues violemment et les ont expulsés à 23 heures.Un manifestant a été blessé au cours de l'intervention policière.
Ce vendredi 2_ février, les étudiants et lycéens ont appelé à la grève dans tous les lycées et collèges de l'île pour réaffirmer leurs revendications et dénoncer la répression qu'ils ont subie. A Aiacciu, Bastia et Porti-Vecchju des manifestations rassemblant plusieurs centaines de lycéens ont eu lieu durant la matinée. A Bastia, devant l'Inspection Académique, les forces de l'ordre ont encore brutalement chargé et une lycéenne a de nouveau été blessée; A Aiacciu, des échauffourées ont eu lieu devant la Préfecture.
Ce vendredi à partir de 14 h, d'autres manifestations sont prévues devant l'Assemblée de Corse à Aiacciu et l'inspection d'Académie à Bastia entre-autres.. 
 
 
 
 

 

Soutien aux légitimes revendications de la jeunesse corse

Ajaccio le 28 février 2002

 

Le 2 juin 1993, le Parlement français adoptait un amendement à la Constitution française instituant "le français langue de la République". Cette révision constitutionnelle, grâce à cet article, rendait inconstitutionnel tout projet sur les langues dites "minoritaires" dont la langue corse.

La démarche de Matignon a réussi le tour de force "d'avaliser" une situation de l'enseignement de notre langue qui existe  ou devrait exister depuis des années, à savoir trois heures "généralisées" dans le primaire avec une mise en pratique soumise dans les faits  au gré des administrations et des situations dans les différents établissements. Cette "avancée" pour notre langue dans le Projet Matignon est même en-deça des propositions faites par le ministre de l'éducation nationale Jack lang pour toutes les langues dites "régionales" en France.

Aussi nulle avancée significative pour le statut et l'enseignement de notre langue ne saurait être espéré s'il n'y a pas une réforme constitutionnelle permettant de lui donner un statut de langue officielle.

L'enseignement de notre langue doit être développé (elle ne doit pas être mise en concurrence avec les langues étrangères ou le latin) et des moyens importants  ( matériels, pédagogiques et humains conséquents) doivent être mis à sa disposition pour qu'elle connaisse le rayonnement qui doit être le sien, baignant dans une culture vivante. Elle doit aussi avoir une place privilégiée dans les médias et dans les actes de la vie administrative.

A ce propos, il est à noter que l'ensemble des administrations de l'île n'ont même pas corsisé leur appellation, en restant au seul français et faisant fi du bilinguisme. Aussi soutenons-nous l'initiative des postiers de la poste du Parc Bertault qui ont demandé que leur administration ait une appellation bilingue corse-français.

 

Pour l'ANC la revendication de l'enseignement obligatoire de la langue corse de la maternelle à l'Université doit être réaffirmée, sans que soit occultée la dimension culturelle de notre lutte. La question linguistique, même si elle demeure un élément essentiel de notre revendication, n'est pas toute la culture et l'enseignement ne peut plus être le seul maître d’œuvre de cette politique, avec le poids des médias, des moyens audio-visuels ou informatiques et de la communication dans le monde d'aujourd'hui.

 

L'ANC apporte son soutien aux légitimes revendications de la jeunesse corse et dénonce l'intervention des forces de police au Rectorat.

 

 

 

La mobilisation s’amplifie

 

Le vendredi 1er février, les manifestations se sont poursuivies dans les lycées et l’Université. A Ajaccio, des heurts se sont produits dans la matinée devant la Préfecture, puis au cours de l’après-midi. A Bastia, les incidents ont opposés les forces de l’ordre devant le commissariat suite à l’interpellation d’un jeune manifestant. A Corté, des incidents ont eu lieu devant la sous-préfecture, après que le syndicat étudiant Ghjuventù Paolina ait appelé à une journée « Università morta ».

A Bastia et à Ajaccio, des jeunes manifestants et des membres des forces de l’ordre ont été blessés. A Bastia, le commissaire de la sûreté urbaine a reçu un « marron de terre au visage », l’explosion a necessité son hospitalisation.

Dans la soirée, les élus de l’Assemblée de Corse ont voté une motion du groupe Corsica Nazione pour la création d’une commission qui se penchera sur la situation de la langue et de son enseignement.

Suite à ces incidents et à la violence répressive des forces de l’ordre, les trois syndicats étudiants, la CSC, Ghjuventù Paolina et a Ghjuventù Indipendentista ont appelé à une grande manifestation à Corti ce mardi 5 mars à 15 heures. De nombreux mouvements et syndicats nationalistes se sont associés aux mots d’ordre de cette mobilisation à savoir le développement des écoles bilingues, un office de la langue et l’officialisation de la langue corse.

 

L’ANC a dénoncé l’intervention musclée des forces de l’ordre et apporté son soutien aux étudiants et lycéens victimes de la répression, appelant à la manifestation.

 

 

Ajaccio le 4 mars 2002

 

L'ANC appelle ses militants et sympathisants à participer à la manifestation du mardi 5 mars à Corté organisée par la jeunesse corse. L'ANC demande aux Corses de s'associer à cette mobilisation afin d'arracher l'enseignement obligatoire de la langue corse et les moyens appropriées pour cet enseignement.

 

 

 

Lundi 4 mars

 

La mobilisation des lycéens n'a pas faibli. La grève se poursuivait dans les lycées d'Ajaccio, de Bastia, de Port-Vecchju, de Sartène et de Balagne, alors que l'Université, elle aussi en grève, préparait la manifestation du 5 mars. Des manifestations étaient organisées un peu partout et des incidents se reproduisaient à Bastia,  à Sartène et à Isula-Rossa avec les CRS.
 
Mardi 5 mars

 

A Corté, la manifestation de plusieurs centaines de personnes a dégénéré" et de violents affrontements se sont poursuivis jusque dans la soirée avec les forces de l'ordre.
A Bastia, une autre manifestation de lycéens a elle aussi entraîné des incidents avec les forces de l'ordre, tandis qu'à Ajaccio, plusieurs centaines de lycéens ont défilé dans le calme.Tous les lycées étaient en grève.