Les nationalistes s’inquiètent de certaines dérives de la société corse

 

Le 9 février, l’association Femu Aiacciu

a tenu une conférence de presse dans un immeuble en plein quartier des salines à Aiacciu, en ruines depuis des années car jamais terminé, signe de l’état d’abandon de certains quartiers « défavorisés » et de la politique d’aménagement et d’urbanisation anarchique et désastreuse menée à Aiacciu. Les membres de l’association ont mis l’accent sur le développement de la toxicomanie, qui gangrène notre jeunesse, car le phénomène de la drogue est en constante progression et touche toutes les catégories sociales. Les pouvoirs publics sont interpellés car le programme de prévention notamment en milieu scolaire n’est que partiellement mis en place en Corse du sud. Le chômage, le mal-être, la perte de l’espoir en l'avenir, la mode aussi expliquent  son développement surtout dans les quartiers tendant à se ghéttoiser. Le constat est alarmant et l’association veut sensibiliser l’opinion afin que chacun, institutionnels ou bénévoles, se penche sur ce problème et qu’une réflexion puisse dégager des amorces de solution. Femu Aiacciu propose une large concertation (associations, travailleurs sociaux, professionnels de la santé...) et la création d’une commission d’évaluation des outils de prévention et de lutte dans le cadre d’un forum sur la drogue pour briser le silence dans lequel s’enferment les victimes de la drogue et leurs proches par crainte de faire l’objet d’ostracisme de la part de la population. Cela permettrait de sortir les familles de la solitude, les jeunes de certains environnements peu porteurs d’espoir mais aussi d’assurer la cohésion sociale dans une île qui n’a pas besoin de violence supplémentaire, tant les risques sont grands de réactions inappropriées et violentes.

 

 

 

Le 25 février, le mouvement Indipendenza

dans une conférence de presse tenue devant la mairie d’Aiacciu, a dénoncé l’urbanisation anarchique et ses conséquences, la déstabilisation de notre société avec la montée en puissance d’une délinquance et d’une criminalité qui étaient jusqu’alors l’apanage des grands centres urbains de l’Hexagone. La politique suivie en matière d’aménagement et d’urbanisation a été montrée du doigt car ne pouvant qu’entraîner un développement de ces phénomènes inquiétants, dont on commence à percevoir le danger à travers la lecture des faits-divers quotidiens, même si les chiffres officiels tendent à camoufler la triste réalité. Le lien social qui prédominait dans notre société agro-pastorale se délite dangereusement et de façon inexorable, avec la construction de grands ensembles banlieusards comme ailleurs. Dans nos villages même se constituent des ensembles et des résidences secondaires qui ne s’intègrent pas avec les communautés soudées des villages d’origine. Le modèle de tourisme de masse constitue un élément de pression et de déstabilisation supplémentaire, à l’exemple de Pifano à Porti-Vecchjiu, de plusieurs quartiers à Aiacciu, de Lupinu... Le mouvement estime qu’il faut remettre en place un système de valeurs et mener des politiques de fond pour renforcer ou recréer le lien social. Il propose des axes de travail pour conforter le peuple corse chez lui par l’enseignement de sa langue, de sa culture, revoir les politiques d’urbanisme et d’aménagement, mener une politique de maintien de la population dans l’intérieur, reconsidérer le modèle de développement touristique de masse et le réorienter vers un tourisme de qualité. Le mouvement appelle à la mobilisation pour que chacun fasse que la situation cesse de se dégrader et assure qu’il sera toujours présent aux côtés de tous ceux qui œuvrent dans ce sens.